Newsmax face à un procès en diffamation concernant les allégations sur Smartmatic
Le procès en diffamation contre Newsmax Media a débuté aujourd’hui, avec la sélection du jury en cours à Wilmington, Delaware. Le procès porte sur des accusations selon lesquelles Newsmax aurait diffusé de fausses affirmations prétendant que Smartmatic, une entreprise de machines de vote, aurait été impliquée dans le truquage de l’élection présidentielle américaine de 2020 contre Donald Trump.
Les jurés devront déterminer si Newsmax a intentionnellement ignoré la vérité pour nuire à Smartmatic ou s’il a simplement rapporté les allégations faites par Trump et ses alliés. Trump, qui a perdu l’élection face au président Joe Biden, a constamment affirmé sans preuve que l’élection lui avait été volée.
Les plaidoiries d’ouverture devraient commencer lundi, le procès devant durer quatre semaines, se terminant juste avant l’élection de 2024 où Trump est en compétition serrée avec la vice-présidente Kamala Harris.
Smartmatic a intenté un procès contre Newsmax en 2021, alléguant que le diffuseur avait faussement rapporté que l’entreprise avait modifié des votes, que ses machines avaient été piratées et qu’elle était financée par des dictateurs corrompus. Ces allégations, selon Smartmatic, ont nui à sa réputation et entraîné la perte d’opportunités commerciales.
Smartmatic affirme que l’audience de Newsmax a augmenté après l’élection, citant les Nielsen Ratings qui ont montré une multiplication par dix, dépassant d’autres réseaux comme CNBC et Fox Business. Cette augmentation a été attribuée au partage par Trump de la couverture de Newsmax sur les réseaux sociaux.
Selon Smartmatic, ses machines de vote n’ont été utilisées que dans le comté de Los Angeles lors de l’élection de 2020 et n’ont jamais été compromises dans une quelconque faille de sécurité, ayant enregistré en toute sécurité des milliards de votes lors de nombreuses élections en dehors des États-Unis.
Smartmatic est impatient de présenter des preuves de la prétendue inconduite de Newsmax, dans l’intention de tenir le diffuseur responsable. Newsmax, dont le siège est à Boca Raton, en Floride, tout comme la filiale américaine de Smartmatic, a fait valoir qu’il avait le droit, en vertu du Premier Amendement, de rapporter les affirmations faites par Trump et ses partisans, et a décrit sa couverture de Smartmatic comme “mineure”.
Après que les allégations électorales de Trump n’ont pas été étayées, Newsmax affirme avoir informé ses téléspectateurs et invité Smartmatic à répondre à toute inexactitude lors d’une émission le 21/12/2020, une invitation que Smartmatic n’a pas acceptée.
Bien que Smartmatic n’ait pas divulgué le montant des dommages et intérêts qu’elle réclame, Newsmax a indiqué au tribunal le 16/09 que le chiffre pourrait se situer entre 400 millions et 600 millions de dollars. Les actifs de Newsmax étaient évalués à 67 millions de dollars à la fin de 2022.
Le juge Eric Davis de la Cour supérieure du Delaware a statué ce mois-ci que Smartmatic ne pouvait pas prouver que l’intention principale de Newsmax était de causer du tort, empêchant ainsi l’entreprise de réclamer des dommages et intérêts punitifs.
Les suites de l’élection de 2020 ont vu plusieurs règlements et verdicts en diffamation, notamment un règlement de 787,5 millions de dollars par Fox News et Fox Corp avec Dominion Voting Systems, et un jury condamnant l’ancien avocat de Trump, Rudy Giuliani, à payer 148 millions de dollars à deux anciens agents électoraux de Géorgie qu’il avait accusés de truquage électoral, une décision dont Giuliani a fait appel.
D’autres affaires de diffamation découlant de l’élection de 2020 sont toujours en cours. Smartmatic poursuit Fox à New York pour 2,7 milliards de dollars, et Dominion réclame jusqu’à 1,6 milliard de dollars de dommages et intérêts à Newsmax devant le même tribunal du Delaware.
Reuters a contribué à cet article.