Le Pakistan cherche à renégocier les contrats d’électricité en raison des tarifs élevés
Le Pakistan est actuellement en train de renégocier des contrats avec des producteurs d’électricité indépendants afin de réduire les tarifs élevés de l’électricité dans le pays, selon Awais Leghari, le ministre fédéral chargé de la division de l’électricité du Pakistan. Cette décision intervient alors que le pays est confronté à l’augmentation des coûts de l’énergie, qui affecte à la fois les ménages et les entreprises.
Leghari, qui s’est exprimé vendredi, a souligné le besoin urgent d’une structure de tarification de l’énergie plus durable, reconnaissant que les taux actuels ne sont pas viables. L’économie du pays, évaluée à 350 milliards de dollars, a connu des contractions et des taux d’inflation record, ce qui a aggravé la situation.
Le ministre a indiqué que le gouvernement et les producteurs d’électricité sont d’accord sur le fait que le statu quo est intenable et que les deux parties doivent être prêtes à faire des concessions. Toutefois, il a assuré que toute modification des contrats se ferait avec le consentement des deux parties et sans compromettre totalement la viabilité de l’entreprise.
Le Pakistan, qui était confronté à d’importantes pénuries d’électricité il y a dix ans, a encouragé le développement de projets privés de production d’électricité, ce qui a conduit à une surcapacité aujourd’hui. Ces projets étaient soutenus par des prêteurs étrangers et s’accompagnaient d’incitations telles que des rendements garantis élevés et des paiements pour l’électricité non utilisée. En raison de la récession économique, le gouvernement a intégré ces coûts fixes dans les factures des consommateurs, ce qui a suscité de nombreuses protestations.
Des initiés du secteur, qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat, ont révélé que les changements proposés pour les contrats comprennent la réduction des rendements garantis, le plafonnement des taux en dollars et l’abandon des paiements pour la capacité électrique inutilisée. Samedi, le Business Recorder a rapporté que 24 conditions ont été proposées pour la transition d’un modèle basé sur la capacité à un modèle “take-and-pay”.
M. Leghari a précisé qu’aucun nouveau projet d’accord ou demande spécifique n’avait été officiellement présenté aux compagnies d’électricité. L’approche du gouvernement, a-t-il dit, sera civile et professionnelle, et respectera les obligations contractuelles envers les investisseurs étrangers et locaux.
La viabilité du secteur de l’énergie était également un aspect essentiel de l’accord conclu en mai avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d’un renflouement de 7 milliards de dollars. Le rapport du FMI souligne l’importance de revoir les contrats d’électricité. Le Pakistan a entamé des discussions avec la Chine sur la restructuration de la dette du secteur de l’électricité et travaille sur des réformes structurelles. Le pays s’est engagé à supprimer les subventions au secteur de l’électricité dans le cadre de ces réformes.
M. Leghari s’est dit préoccupé par le fait que les tarifs actuels de l’électricité sont inabordables pour les consommateurs nationaux et commerciaux, ce qui freine la croissance économique et rend les exportations essentielles du pays moins compétitives à l’échelle régionale.
L’objectif est de réduire les tarifs à environ 9 cents américains par unité pour les utilisateurs commerciaux, alors que le taux actuel est d’environ 28 cents. Le taux de change actuel est de 1 dollar pour 278,45 roupies pakistanaises.
Reuters a contribué à cet article.